Project Zero II : Crimson Butterfly
(Autres plate-formes : Xbox, Wii (réédition))
La série compte quatre épisodes principaux, dont un malheureusement bloqué aux frontières du Japon (l'épisode Wii), en plus d'un spin-off sur 3DS qui visiblement n'a pas le "charme" d'un Project Zero...
Synopsis
Crimson Butterfly présente une autre héroïne, Amakura Mio, et sa sœur jumelle Mayu, toutes les deux âgées de 15 ans. Dès le lancement d'une partie, Mio et Mayu se promènent dans les bois, tout près de leur maison d'enfance, où un accident était arrivé : Mayu, alors qu'elle essayait de rattraper sa sœur, était tombée d'une falaise et boîte depuis. Perdue dans ses pensées, Mio ne voit pas immédiatement que sa sœur est entraînée dans la forêt par un papillon écarlate. Courant après elle, Mio se retrouve soudainement isolée sur une route montagneuse et brumeuse. Elle décide alors de suivre les lumières qu'elle voit apparaître entre les arbres et retrouve sa sœur. Mais là, plongées dans le brouillard et les ténèbres, les jumelles découvrent un mystérieux village, nommé le Village de Tous les Dieux.
Mio et Mayu vont découvrir petit à petit l'horreur qui a régné sur ce village et le culte qu'il a entretenu envers les jumeaux et les jumelles.
Comme son prédécesseur, Project Zero II a été tiré d'une légende, et tout comme le reste des épisodes de Project Zero sortis à ce jour. On raconte que le village de Tous les Dieux occupait jadis la forêt, dans les profondeurs des montagnes. Cette forêt était condamnée à disparaître à cause de la construction d'un nouveau barrage. L'histoire raconte qu'à la veille d'une fête, le village s'évapora soudainement, laissant la forêt recouverte d'un épais brouillard. On dit que si vous vous perdez dans cette forêt, vous disparaîtrez dans ce village perdu, le village où les papillons écarlates dansent, le village prisonnier d'une nuit éternelle.
Dès le début du jeu, vous serez confrontés à des sortes d'hallucinations paranormales, certaines ayant lieu dans le passé.
(Note : les textes et sous-titres du jeu sont traduits en français dans sa version européenne.)
Notons toutefois la lenteur exaspérante des déplacements de l'héroïne. C'est peu pratique surtout quand un fantôme vous attaque.
Quand vous avez ça devant votre nez, mieux vaut immédiatement prendre une photo.
Et quand Mayu est attaquée, ayez recours au "Cadrage Fatal".
Une chose est intéressante à savoir concernant Crimson Butterfly : les décors reprennent les environnements d'anciens villages japonais, et le résultat est plus que crédible. Tout en mettant en valeur la beauté des environnements (ça reste de la PS2, adeptes de la "next gen" passez votre chemin), il renforce l'immersion grâce à une représentation on ne peut plus fidèle de l'architecture des demeures ou des alentours du village japonais. L'esthétique folklorique japonaise est complètement ancrée dans le moindre détail visuel : vêtements des personnages (on voit des kimonos un peu partout dans le jeu), meubles, décorations et architecture des bâtiments sont vraiment typiques du Japon. Les graphismes, dans tout ça, ne sont vraiment pas mauvais pour l'époque.
L'ambiance
C'est l'aspect qu'on recherche essentiellement en jouant à Project Zero II pour la première fois. Alors l'ambiance horrifique est-elle vraiment au rendez-vous ? Je dirais qu'à mon humble avis, c'est satisfaisant. Tout d'abord, sachez que cette ambiance a bel et bien été travaillée par Tecmo, via l'apparence de la plupart des fantômes qui est plutôt glauque (voir ci-contre) et certaines de leurs apparitions vives et brèves, le passé que renferme le village de Tous les Dieux, la brume des ruelles et l'obscurité des maisons, le silence ou les petits bruits étranges qu'on peut entendre au fond d'un couloir... Tout est conçu de manière à stresser le joueur. Il est évident que tous les joueurs ne vont pas vivre cette ambiance de la même façon, parce que je pense personnellement qu'il y a mieux en terme de frayeurs dans un jeu vidéo.
Déroulement
Durant votre parcours, vous ne risquerez pas de rencontrer beaucoup de monde (à part les fantômes...), mais vous trouverez en revanche beaucoup de journaux et de notes à propos de l'histoire et le culte menés autrefois au village. C'est à peu près de cette façon que se dévoile le scénario de Crimson Butterfly, les événements n'étant pas nombreux. Attention cependant, ne vous attendez pas à avoir des frayeurs toutes les minutes en jouant au jeu, c'est certes censé être flippant mais ça n'est pas vraiment le cas. Vous serez vite habitués aux affrontements face aux fantômes (il n'y a pas tellement d'apparitions soudaines, mais certaines de ces apparitions peuvent toutefois faire sursauter comme je l'ai déjà fait) et on imagine très vite la tournure que va prendre l'histoire malheureusement, même si on se demande parfois ce que raconte Mayu dans les phases de jeu où Mio est avec elle, et pourquoi aussi Mayu se balade dans le village sans attendre Mio. Ça n'empêche pas à cette histoire d'être passionnante, pour découvrir ce qui se passait réellement dans ce village, pourquoi est-il perpétuellement plongé dans les ténèbres, que font ces papillons là-bas, et qu'est-ce qui a pu amener les deux sœurs jumelles ici ?
Que propose le jeu ? Ça dépend de vous, comme pour beaucoup de jeux vidéo. Un jeu comme Project Zero peut vous gonfler à cause de la lenteur des personnages (c'est vraiment LE détail agaçant) ou même à cause de son principe de capture de fantômes, mais sachez quand même que Crimson Butterfly commence déjà par vous proposer l'aventure d'origine en deux difficultés (Facile ou Normal). Une fois le jeu terminé en mode Normal, vous débloquerez le mode Difficile et un mode Missions dans lequel des objectifs précis sont à remplir (un rang vous est attribué à l'issue d'une mission), et en finissant le jeu en Difficile, vous débloquerez le mode Cauchemar, qui constitue un véritable défi. En terminant tous ces modes de jeu, vous aurez accès à une galerie et des costumes classes (bon d'accord c'est un point inutile, mais si mes souvenirs sont bons, la version Wii renferme notamment les costumes de Mario et Luigi pour Mio et Mayu), et peut-être à d'autres épilogues de l'histoire imaginés par Tecmo (en jouant au mode Cauchemar). Si vous aimez refaire un jeu plusieurs fois, alors il y a de quoi jouer, surtout qu'une partie entière peut durer environ 8 heures. C'est plutôt un bon point, compte tenu du genre.
Notez que la version Xbox contient des bonus que les deux autres versions n'ont pas, je ne sais pas vraiment de quoi il s'agit, à part les fantômes supplémentaires et la possibilité de faire le jeu en vue subjective.
Comme on est sur un site dédié à Mario, je me suis souvent dit que Project Zero avait un lien quelconque avec Luigi's Mansion... Vous venez de remarquer que ces deux jeux consistent à capturer des fantômes. Tout comme Luigi's Mansion, les Project Zero proposent de découvrir l'histoire d'un manoir (ou d'un village dans Crimson Butterfly) et des fantômes qui le hantent. Ce sont des choses essentielles à l'ambiance d'un jeu de ce genre. Peut-être que des gens ici voulaient voir un jeu du style Luigi's Mansion version "horreur" (je sais, j'ai une drôle de vision de ce jeu). Si tel est le cas, je les invite à essayer l'un des trois premiers Project Zero (les histoires sont, dans une certaine mesure, indépendantes), le quatrième épisode étant très difficile à acquérir. Je pense sincèrement que Project Zero II est une expérience à vivre.
On va clôturer cette review de la même façon que celle qui clôture le jeu : une chanson. Chaque épisode de Project Zero (sauf le premier) voit son générique de fin défiler avec une chanson en guise de fond musical, chacune de ces chansons étant composée et chantée par Tsukiko Amano. Le générique de Crimson Butterfly est nommé "Chou", signifiant tout bêtement "papillon" en japonais...