Bref, ma review : (j'ai corrigé quelques trucs par rapport à celle que j'ai soumise)
Vous rêvez d'un jeu qui marie plate-forme et réflexion ? D'un jeu qui allie l'awesomeness de Mario, le génie de Tetris, et la difficulté d'un manic shooter moyen, tout en ne constituant pas un viol visuel ? Eh bien Electronic Arts a entendu vos prières et les a récompensées par le magistral Henry Hatsworth (in the Puzzling Adventure !). Pourquoi ce jeu est-il si génial ? C'est précisément pour vous l'expliquer que j'écris cette review. C'est parti !
Tout d'abord, parlons un peu du scénario. Celui-ci est très original :la princesse Peach a été enlevéeHenry Hatsworth, un vieux gentleman membre du Club des Aventuriers Prout-Prout, grand explorateur qui continue de partir à la chasse au trésor dans des ruines antiques malgré son âge, découvre un jour au cours d'une de ses pérégrinations (qui donne lieu à un petit niveau « tutoriel » permettant de se familiariser avec le gameplay) un chapeau doré. Immédiatement, notre sympathique vieillard le pose sur sa tête, et se retrouve soudain rajeuni de plusieurs décennies ! Hélas, ce chapeau était la pièce centrale d'un dispositif scellant le Monde Énigme, un univers parallèle rempli de trésors et de monstres, hors de notre bonne vieille réalité. De retour au club, Hatsworth, aidé par le jeune Cole, un vrai rat de bibliothèque, décide de partir à la recherche des autres parties de ce dispositif afin de refermer le portail dimensionnel et empêcher l'annihilation du monde (rien que ça). Cependant, Weasleby, son rival au Club des Aventuriers, ne l'entend pas de cette oreille et est bien déterminé à trouver les trésors permettant de sceller le Monde Énigme avant notre héros.
Le fameux chapeau par lequel tout commença...
Le scénario est donc bien sympathique, et les dialogues qui ont lieu à la fin de chaque monde et parfois au cours de certains niveaux vous feront souvent sourire. On regrettera cependant que le déroulement de l'histoire soit très linéaire et prévisible... Heureusement, le système de jeu est quant à lui bien plus original...
Les dialogues sont parfois... cocasses.
Henry Hatsworth est en fait un mélange entre un jeu de plate-forme, un jeu d'action type beat'em-all, et un jeu de puzzle. À première vue, ça a l'air un peu wtf, mais après quelques minutes de jeu, on accroche facilement au gameplay, on saute de plate-forme en plate-forme en défonçant du streumon, sans oublier de faire un petit tour dans le puzzle pour éviter les mauvaises surprises. Explication.
"Ouuuuh ça a l'air compliqué à comprendre". Eh ben en fait non, c'est très simple.
La partie plate-forme/action est d'un gameplay très classique : on a un bouton pour sauter, un pour donner des coups d'épée, un pour tirer au pistolet. Simple et efficace, la maniabilité permet pas mal de souplesse, entre des enchaînements à l'épée pour ne laisser aucune chance aux monstres, des attaques spéciales pour éliminer des ennemis trop entreprenants, et des sauts assez précis. L'action se déroule sur l'écran supérieur de la DS, qui est assimilé au monde réel. Le principe est simple : atteindre la fin d'un niveau, généralement rempli de monstres, de plate-formes vicieuses et de pièges et mécanismes casse-tête.
Défonçons du streumon avec style.
La partie puzzle-game est quant à elle bien insérée dans le jeu et essentielle pour réussir à maîtriser les mécanismes de jeu. D'une simple pression sur le bouton « X » (celui qui n'est pas utilisé pour l'action), l'action sur l'écran supérieur de la DS se met en stand-by, et on a accès au puzzle situé sur l'écran inférieur : des tas de carrés de couleurs différentes (jaunes, oranges, verts, marrons, rouges), qui remontent lentement vers l'écran supérieur, et que vous pouvez détruire en les regroupant par trois blocs de même couleur (verticalement ou horizontalement). Bon, c'est bien joli, mais en quoi ce puzzle s'avère-t-il nécessaire à l'action ? Eh bien tout simplement parce que, quand vous tuez un monstre dans la réalité (l'écran supérieur), celui-ci ira parasiter un des blocs du Monde Énigme (l'écran inférieur). Si le bloc se retrouve poussé au sommet de l'écran inférieur par la lente remontée du puzzle, le bloc retournera dans la réalité et viendra vous harceler. Et, croyez-moi, vous aurez suffisamment à faire avec les ennemis qui s'attaqueront à vous sans devoir en plus affronter des blocs qui vous fonceront dessus...
Gérez le puzzle et tout se passera bien !
Le puzzle est donc un élément central du gameplay, mais si il ne semble être qu'un calvaire à première vue, il s'avère être en fait très utile, et vous allez vite apprendre à aimer les petits monstres qui viendront parasiter des blocs. En effet, le temps que vous pouvez passer dans le casse-tête est limité par une Jauge Énigme, qui diminue automatiquement lorsque vous êtes dans celui-ci, et remonte toute seule lorsque vous retournerez à l'action dans la réalité. Une façon plus rapide de la remonter est de réaliser des combinaisons de blocs. En se détruisant, ceux-ci viendront remplir la Jauge Énigme, mais également une deuxième jauge, qui est plus qu'importante dans ses répercussions dans la réalité : la Jauge de Pouvoir. Pour faire simple, c'est cette Jauge de Pouvoir qui détermine si vous pouvez tirer avec votre fusil ou utiliser une attaque spéciale. Si elle n'est pas suffisamment remplie, eh bien vous vous retrouverez avec votre seul sabre face à des hordes d'ennemis. En revanche, si elle franchit un premier niveau de remplissage, vous activerez votre costume qui vous rajeunira et vous donnera plusieurs cœurs de vie supplémentaires. Une fois un second niveau de remplissage atteint, vous pourrez carrément invoquer un SUPER-ROBOT DORÉ GÉANT INVINCIBLE, et ça c'est quand même la classe. Pourquoi ai-je dit que vous alliez aimer les ennemis ? Eh bien tout simplement parce que les blocs parasités par des monstres rempliront plus la Jauge de Pouvoir, vous permettant d'avoir accès plus vite au super-robot et à vos autres super-pouvoirs. Ah, et j'allais oublier de préciser que vous pourrez de temps en temps récupérer des bonus dans la Réalité (régénération d'un cœur de vie, éclair qui inflige des dégâts à tous les ennemis présents à l'écran, sablier qui suspend le temps de vos ennemis...). Mais, quand vous les récupérerez, ceux-ci ne s'appliqueront pas immédiatement : ils viendront se loger dans des blocs du casse-tête, vous permettant de les activer quand bon vous semblera (mais vous obligeant à faire vite pour qu'ils ne disparaissent pas lors de la lente remontée du puzzle vers l'écran supérieur...).
Le SUPER ROBOT DORÉ GÉANT INVINCIBLE. N'est-il pas.
Réalité et Monde Énigme sont donc très fortement liés, et vous devrez apprendre à exploiter parfaitement cette liaison. Par exemple, lorsque vous récupérerez un éclair, vous serez tenté de l'utiliser vite, mais il sera peut-être plus intéressant d'attendre d'être encerclé par de nombreux ennemis... Bref, à vous d'exploiter ce lien, et de bien gérer vos passages dans le casse-tête pour ne pas être débordé à la fois dans le puzzle et dans la réalité.
Ne vous laissez pas déborder...
Le monde d'Henry Heatsworth est divisé entre quatre mondes plutôt originaux (marais lugubre, ville dans les nuages, ville volcanique sous-marine...). Chacun d'entre eux est divisé en une petite dizaine de niveaux. Ceux-ci sont plutôt longs, divisés en quelques tableaux à la manière d'un Kirby (si vous mourez, vous recommencez au début du tableau, et pas du niveau...), et remplis d'ennemis et de mécanismes vicelards. Généralement, environ une fois par niveau, vous aurez à affronter une grosse vague d'ennemis dans un tableau fixe. Ces vagues servent parfois à introduire un nouveau type d'ennemi (qui se généralisera dans les niveaux suivants) : légionnaires qui se protègent des tirs de fusil avec leurs boucliers, monstres qui secouent le sol, lance-missiles, danseuses (oui, les danseuses, vos futures pires ennemies)... Vous aurez à affronter un mini-boss (une machine de Weasleby) au milieu de chaque monde environ. Le dernier niveau de chaque monde est toujours le Boss. Et là, préparez-vous pour cinq combats absolument dantesques : les Boss ont une grosse barre de vie, des attaques variées, et seront des ennemis redoutables. Ils sont de plus complétement barrés (NOT MY SHOES !!!) et en fait on sent que les développeurs se sont lâchés sur cet aspect du jeu. En revanche, vous allez en chier, vu qu'ils sont plutôt puissants (surtout le Capitaine ; il est redoutable et vous aurez besoin de chance en plus de talent pour en venir à bout).
Avouez que ça fait PEUR...
Une fois le Boss vaincu, vous obtiendrez une partie du sceau qui séparait Réalité et Monde Énigme. Chaque partie du sceau est en fait une partie d'un costume très chic (comme le chapeau), et vous accordera une nouvelle aptitude bien pratique. Ces nouvelles aptitudes vous permettront parfois de revisiter certains niveaux et de leur trouver une sortie cachée, vous donnant accès à quelques niveaux bonus. Ceux-ci sont en général encore plus durs que les niveaux normaux, et vous donneront accès à de nouveaux pouvoirs.
Non non, c'est un niveau normal. Pas très dur d'ailleurs.
« Encore plus durs » ? Eh bien oui, Henry Heatsworth est un jeu très difficile qui ravira les fans de challenge. Les tableaux composant les niveaux sont longs, les vagues de monstres mettront vos réflexes à rude épreuve, et certains mécanismes vous donneront envie de jeter votre console par la fenêtre. Heureusement, les pièces que vous récupérez à la fin des niveaux et en tuant vos ennemis vous permettront d'acheter des améliorations (comme des coups d'épée ou de fusil plus puissants, des cœurs supplémentaires...). Mais même en farmant pour vous tenir au top level, vous allez en chier, piquer des crises de nerfs et pousser des hurlements de rage et de frustration. Et si jamais vous êtes un Asiatique et que finir le jeu ne vous a posé aucun problème, vous apprécierez le Gentleman Mode, qui vous fait rejouer le jeu avec des malus qui le rendent encore plus durs.
Delicious tea => SUPER-ROBOT etc
En clair, Henry Hatsworth est un jeu extrêmement bien pensé : prenant, efficace, avec un gameplay original et facile à prendre en main. En revanche, il est vraiment dur, et les gens qui sont habitués à des niveaux courts avec quelques rares passages difficiles devraient éviter de le prendre à la légère...
Pour finir sur le plan technique, eh bien le jeu est là encore une réussite : les graphismes sont jolis, colorés, très « cartoonesques ». Les animations sont bien sympathiques, les monstres sont mignons (mais haïssables quand même), les effets sont beaux... En clair, c'est très « Nintendoesque », mais dans le sens positif du terme. Encore une preuve que le photoréalisme n'apporte finalement pas grand-chose au plaisir de jeu...
Ne sont-ils pas trop mignons ? =w= Eh bien vous allez les HAÏR.
Sur le plan musical, le bilan est mitigé. Si certains thèmes sont inoubliables (Not My Shoes ! Est absolument génial), d'autres font un peu « musique d'ascenseur » et ne se démarquent pas vraiment. Point positif : l'OST est disponible en téléchargement gratuit sur Internet ! Good show, EA !
NOT MY SHOES ! (le thème du troisième boss)Spoiler :
Faisons le bilan : Henry Heatsworth est un jeu qui est beau, original, simple et agréable à prendre en main, inventif dans ses mécanismes et son univers, avec des musiques globalement bonnes, mais qui souffre d'une difficulté trop élevée par moments. En clair, un jeu qui ne s'adresse pas à tout le monde (surtout si vous n'êtes pas habitués à rencontrer un vrai challenge), mais que je recommande clairement à ceux qui recherchent une expérience de jeu originale, innovante, difficile et absolument géniale. Une réussite.
Good Show !
En résumé, Henry Heatsworth n'est pas un must-have, mais les joueurs expérimentés cherchant un jeu original et prenant seront comblés. À essayer, et à adopter !
NOTE IMPORTANTE :
Apparemment, le site officiel du jeu a été retiré par EA, et donc l'OST n'est plus disponible dessus... =/ Heureusement, il en existe pas mal de miroirs sur Internet, par exemple ici.
Je vous la recommande, elle est vraiment super sympa.
